• Partis sur les chapeaux de roue en début de saison, subissant une grosse perte de régime puis repartant de nouveau vers l'avant, avec notamment en point d'orgue cette victoire nette et sans bavure contre le Milan AC pour le match du centenaire (3-0), le Stade Malherbe de Caen a de nouveaux été défait à domicile contre Nancy (1-2) ce samedi 26 Octobre. Les pensionnaires de d'Ornano tergiversent, alors qu'ils auraient pu profiter du faux-pas d'Angers à Metz pour leur repasser devant. Alors, c'est quoi le problème ?

     

    Un effectif renouvelé lors du mercato estival a permis au club de repartir sur de nouvelles bases après la déception de la non-montée lors de la saison précédente. Les départs de Sorbon, Nabab ou autre Thibault Moulin étant conjugués aux arrivées de Saad, Autret, Kodjia ou encore Jérôme Rothen. Si les résultats du début de saison étaient plutôt convaincants, le cas seul de Rothen interpelle.

    image tirée du twitter officiel du SM Caen @SMCaen_officiel.

     

    Arrivé libre au mois de Juillet dans son club formateur, il a résilié son contrat le 22 Octobre dernier, se disant « fatigué » et n'ayant disputé que quelques rencontres avec les couleurs du Stade Malherbe. Forcément, ça fait jaser. Si certains le regrettent, d'autres, comme Jean s'y attendaient : « Il n'allait pas tenir longtemps, pas physiquement mais mentalement ». Auteur d'un petit but, le joueur de 35 ans a déclaré vouloir réfléchir sur sa situation et peut-être envisager de repartir. Auxerre a été évoqué. Leur réponse fut cinglante : « On ne vient pas à Auxerre par défaut ».

    S'il faut tourner la page Rothen pour les supporters, il reste néanmoins le problème du staff qui ne fait toujours pas l'unanimité. Depuis le départ de Franck Dumas pour Arles Avignon, c'est son compère Patrice Garade qui dirige l'équipe. Et là encore, il a ses détracteurs. Entre William qui reconnaît timidement qu'il y a sans doute un « problème Garande » et Jacques qui lui en veut d'avoir choisi « Agouazi plutôt que Rothen », la liste des accusations est longue. Et il est vrai que pour l'ex-attaquant des verts et d'Auxerre, le bilan est loin d'être satisfaisant, même s'il faut reconnaître que l'attente des supporters est forte. Notamment la saison dernière, où la montée était évidemment souhaitée, afin de fêter le centenaire du club parmi l'élite. Finalement au pied du podium à l'issue de l'exercice, il est probable qu'un nouvel échec cette saison, alors que Caen fait figure de favori avec le SCO d'Angers et le RC Lens, aurait raison de la présence de Garande sur le banc caennais. Cependant, l'entraîneur jouit encore de quelques soutiens, à commencer celui du président Fortin mais aussi de supporters comme Albéric, pour qui la faute émane « davantage des joueurs que de l'entraîneur ». On ne peut en effet pas lui enlever son envie d'aller de l'avant, de favoriser son secteur offensif pour cette nouvelle saison. A contrario, la saison précédente, le Stade Malherbe offrait peu de spectacle puisque les tactiques de Garande étaient essentiellement basées sur une solidité défensive. C'est toujours le dilemme qui occupe les esprits des entraîneurs : jouer offensif tout en restant prudent.

    Du coup, pour l'année de son centenaire, le Stade Malherbe de Caen est loin de voir la vie en rose. Les problèmes sont nombreux en son sein et l'effectif reste malgré tout limité, bien que « meilleur que l'année dernière » selon William. Cela n'empêche en rien les supporters d'être optimistes pour la suite puisqu'une grande majorité croit en la montée, qualifiant Metz, Lens et Angers de principaux rivaux. Il était peut-être même bon selon Stéphane de ne « pas monter la saison dernière, attendre un an, et ainsi éviter de faire à nouveau le yo-yo ». Peut-être bien. Cependant, il est probable qu'attendre un an de plus ne ravirait pas grand monde dans les travées d'un Stade Michel d'Ornano qui résonne cruellement vide. Pour une année qui se voulait festive, les fêtes sont pour le moment un peu gâchées par les contre-performances malherbistes. Il ne tient qu'au staff et aux joueurs de prendre leurs responsabilités et d'offrir, enfin, une année de pur plaisir aux fans. C'est peut-être là que se trouve la clé de la montée.

     

    Mullois Quentin.

     

     

     


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  • Auteur d'une carrière brillante, le camerounais de 32 ans, Samuel Eto'o, s'est engagé cet été avec les blues de Chelsea. Le montant du transfert avoisinant les 7 millions d'euros, l'on se dit que ce n'est pas grand chose pour le porte-monnaie d'Abramovitch. Il y retrouve un entraîneur qu'il connait bien, à savoir José Mourinho, le portugais qu'il avait côtoyé déjà à l'Inter Milan. À l'époque, il y a de cela trois ans, les deux avaient réussi ensemble un triplé inédit : coupe d'Italie, championnat et Ligue des Champions. Mais ça, c'était avant.

    Samuel Eto'o, un amoureux du ballon rond, capable de faire des sacrifices pour son équipe comme il l'a fait face au grand Barcelone avec l'Inter en jouant défenseur droit. Lui, l'ex-barcelonais justement, qui en est à 304 buts dans toute sa carrière et qui vient de mettre un terme à sa carrière internationale, a donc choisi de rallier Londres. Poussé vers la sortie par son ancien club, l'Anji, qui avait besoin de faire des économies, l'attaquant bénéficiait encore d'une belle côte en Europe auprès des plus grands clubs. Si le choix de sa destination ne choque pas – Chelsea reste une grosse écurie en Europe – le choix des blues d'acquérir les services d'Eto'o peut davantage surprendre.

    En effet, Chelsea a terminé la saison 2012/2013 avec la deuxième meilleure attaque du championnat, et la bagatelle de 75 buts inscrits. Ce n'est donc vraisemblablement pas dans ce domaine que les londoniens avaient un problème. D'autant plus que Mourinho bénéficie d'une pléiade de joueurs offensifs avec les Torres, Lukaku, Schürrle, Hazard ou encore Demba Ba. Une fois encore donc, la question qui se pose est : Pourquoi Eto'o ?

    Eto'o à Chelsea : Pourquoi ?

    La question est d'autant plus légitime que le joueur sort d'une saison plus que moyenne avec seulement 10 buts inscrits dans un championnat logiquement plus faible que la Premier League. Et maintenant qu'il a entamé le championnat, on se demande si ce choix n'est pas une erreur. Placé par deux fois à la tête d'un 4-3-3 remanié, avec Hazard à gauche, Schürrle à droite et Oscar en soutien, le joueur n'a pas réussi – pour la première fois – à marquer un but lors de sa première titularisation dans un nouveau club. Pire encore, Samuel Eto'o ne parvient pas à trouver ses repères en deux titularisations. Alors, de quoi faire réfléchir le « Happy One » ?

    Car en effet, ce qui trotte dans les têtes, c'est que la venue d'Eto'o à Chelsea est une volonté de Mourinho. On se souvient des frasques du technicien portugais qui, en quittant Madrid, avait déclaré ne plus vouloir gérer de joueurs espagnols. Or, à Chelsea se trouvent des joueurs comme Mata et Torres. Le premier ne joue plus. Il n'était même pas dans le groupe lors de la victoire ce week-end contre Fulham (2-0). Torres quant à lui a remplacé le camerounais peu après l'heure de jeu. En cela on peut se demander si Eto'o n'est pas un moyen pour Mourinho d'écarter ces espagnols dont il ne veut plus. Certes, il bénéficiait encore de Lukaku ou de Demba Ba. Peut-être les juge t-il trop fébriles pour porter à eux-seuls l'attaque d'un club qui veut glaner le titre. Surement qu'un Eto'o à 7 millions d'euros et avec un salaire annuel de 6 millions pouvait paraître comme la solution idéale de rechange. Un salaire de 6 millions, qui au passage, contraste avec celui qu'il touchait en Russie (un peu plus de 20 millions) et qui en faisait le joueur le mieux payé du monde.

    Seulement voilà, l'attaquant a été titulaire deux fois. La première fois contre Everton pour une défaite des blues. La seconde fois contre Fulham pour une victoire peu convaincante dans le jeu. Dans les deux cas, le camerounais ne s'est jamais réellement montré à son avantage. Perdu, errant sur le terrain, il est encore loin d'avoir convaincu. Finalement, peut-être que son rôle sera davantage d'encadrer les jeunes attaquants qui composent cette équipe que d'être décisif. Pour sa défense, il jouit pour le moment d'une inefficacité chronique de Torres, chose qui agace fortement Mourinho en plus de sa nationalité espagnole.

     

     

    Au final, Eto'o à Chelsea, c'est peut-être un pari tenté par le portugais. C'est peut-être aussi une question à laquelle on ne peut répondre que par des suppositions.

     

    Mullois Quentin


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  • Prévisible, aucune capacité à créer du jeu, une défense toujours en chantier, l'équipe de France a une nouvelle fois déçu ses supporters face à la Géorgie. Timide, trop peu sure de sa force et de sa qualité, elle ne s'en est que trop remise au tout nouveau meilleur joueur européen de l'année, Frank Ribéry. Oui mais voilà, Ribéry, il a beau être le meilleur, quand il joue en sélection, il fait à peu près toujours pareil : des débordements qui se finissent par des centres de qualité moyenne ou des retours dans l'axe qui se finissent par des frappes. On ne peut cependant pas lui enlever le fait qu'il mouille le maillot. De même qu'on ne peut pas dire que ses attaquants l'aident à trouver une solution.

    Dans ce 4-4-2 aligné très rarement par Deschamps, un homme s'est démarqué. Karim Benzema.

    Benzema : C'est quoi le problème ?

    Et un chiffre, qui lui colle à la peau : 1217. C'est le nombre de minutes d'affilée pendant lesquelles il est resté muet avec les bleus. Un record. Et c'est justement peut-être ça le problème. Ça lui colle à la peau. La pression, ça ne s'invente pas, dans ces cas-là est énorme. Sur le joueur, sur les choix qu'il a à faire et lorsqu'il se retrouve devant le but. Mais devant le but, Benzema ne s'y est pas trouvé souvent. Un tir. Enfin, disons plutôt une tête, qui ressemblait plus à une remise ratée. C'est triste à dire, mais cette action résume totalement la situation dans laquelle se retrouve le natif de Lyon.

    Cette réussite qui le fuit est un véritable bouleversement pour le joueur de 25 ans, lui qui avait terminé la saison 2007/2008 meilleur buteur du championnat de France, lui qui avait une place prépondérante dans le collectif lyonnais, lui qui avait impressionné l'Europe de ses éclats en Ligue des Champions. Benzema représentait alors le pur produit du centre de formation lyonnais : jeune pousse, qui avait fait ses classes et qui, une fois arrivé en équipe première, démontrait tout son talent. Ça n'a pas loupé, meilleur joueur du championnat, il est finalement transféré au Real Madrid pour 35 millions d'euros. Une belle somme à l'époque (nous n'étions alors pas habitué à voir des dépenses pharaoniques en Ligue1). Peut-être que ça aussi ça a joué sur son rendement.

    Au Real Madrid, il a des statistiques convenables. Surement pas pour rester dans les annales de la Maison Blanche, mais assez pour garder sa place. Avec le départ d'Higuain, il a même une place de titulaire. En trois match, il a déjà marqué deux buts. Et pourtant, les supporters madrilènes font comme la majeur partie des français, ils le sifflent. Pourquoi ? Parce qu'il ne marque pas, ou pas assez. Les supporters veulent du concret, et n'arrivent que trop peu souvent à voir l'importance que prend le français dans le jeu.

    Justement, le poids dans le jeu. Au Real, oui. En équipe de France, pas encore assez. Et pourtant, il se trouve être très souvent passeur décisif. Disons du moins à l'époque où notre équipe nationale savait marquer. Pour rappel, la dernière fois, c'était face à la Géorgie, au match aller et une victoire 3-1 des bleus. Mais comment faire pour retrouver le Benzema de Lyon ? La réponse paraît toute bête : en l'utilisant comme il l'était à Lyon. Davantage 10 que 9, il adorait redescendre chercher les ballons bas et remonter le terrain, sur le côté gauche notamment. Ce côté gauche. Depuis son transfert au Real il ne le connait plus vraiment. Il joue en pointe. Et ça fonctionne plutôt pas mal. Mais voilà, au Real derrière, il a des joueurs comme Ronaldo, Di Maria, Isco ou encore Özil, qui s'est engagé du côté d'Arsenal cet été. En France il a Valbuena, Ribéry ou Nasri. Sans remettre en question le talent de ces joueurs, leur nom éclabousse quand même moins que ceux des stars madrilènes.

    Du coup, on peut en conclure que Benzema n'est plus capable de faire la différence tout seul comme il le faisait à l'époque lyonnaise. Il lui faut que son but lui soit déposé sur un plateau. Terrible situation pour un buteur. Notamment pour celui que l'on présentait en France comme la relève de Thierry Henry. Pour la relève, c'est pas encore ça. Seulement 15 buts en 60 sélections. Trop peu, pour ne pas dire bien trop peu pour un joueur qui marquait son première but lors de sa première sélection, contre l'Autriche (1-0).

     

     

    La situation actuelle fait que Benzema est au courant de son manque d'efficacité. Pourtant, Deschamps continue de le titulariser. Ne faudrait-il pas plutôt le laisser de côté et le faire entrer en cours de jeu, quand l'équipe mène déjà 2-0 afin de lui retirer toute pression ? Car il a été dit et répété que Benzema était l'atout numéro 1. C'est une récompense mais aussi un fardeau pour un attaquant qui doit alors assumer ce rôle qu'on lui donne et qu'il n'a pas forcément désiré.

    C'est certes la dure loi du football professionnel, mais Benzema ne reste pour autant pas moins qu'un jeune homme de 25 ans, qu'il faut critiquer quand c'est nécessaire mais aussi encourager dans les moments difficiles. Car, et c'est une loi de la nature, le talent, quand on l'a, on ne le perd pas. Il ne lui reste donc qu'à répondre aux critiques sur le terrain et à remercier ainsi ceux qui sont toujours derrière lui, pourquoi pas en plantant un petit triplé ce mardi contre la Biélorussie. Pas certain cependant que ça suffise à faire taire ses détracteurs. La vie de footballeur n'est pas un long fleuve tranquille. Et ce n'est pas Benzema qui dira le contraire.

     

     

    Mullois Quentin.


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    Alors que les championnats amateurs reprenaient pour la plupart le chemin de la compétition officielle avec le premier tour de coupe de France ce week-end, les championnats professionnels eux, ont déjà repris la compétition depuis belle lurette. Mais si le fait de mettre les matchs le dimanche après-midi chez les amateurs ne pose guère de problème aux joueurs et supporters, l'histoire est complètement différente dès lors que l'on passe les portes du monde professionnel.

     

    On se souvient déjà de la petite déflagration qu'avait provoquée l'annonce de la nouvelle programmation des match de ligue 1 avec l'ajout d'un match dit d'ouverture le vendredi soir et un match du dimanche après-midi décalé à 14h au lieu de 17. Tout le monde s'est finalement acclimaté à ces changements. Mieux même, ça permet aux amoureux du sport roi de passer leur dimanche devant la télé. De quoi ravir ceux qui n'aiment pas ça. Du coup, la débat semble clos pour la Ligue 1 ou tout du moins, il en est au point mort.

     

    C'est en revanche très loin d'être le cas pour la Ligue 2. Depuis longtemps, les rencontres ont lieu le vendredi soir. C'en est devenu une habitude. Mais est-ce pour autant que la pilule passe auprès des supporters ? Pas vraiment. Pour ne pas dire pas du tout. L'affluence moyenne dans les stades de Ligue 2 s'en fait même ressentir puisque pour des clubs tels que le stade Malherbe de Caen, cette affluence ne dépasse que rarement les 9000 spectateurs, sur un stade qui peut accueillir jusqu'à 21500 personnes. C'est peu. Trop peu, notamment pour les dirigeants qui ne savent plus comment faire rentrer de l'argent. Mais le plus dangereux, c'est que ce phénomène ne touche pas que les bas-normands. C'est en effet le même scénario dans tous les clubs de notre Ligue 2, hormis le Racing Club de Lens, dont la qualité des supporters n'est plus à prouver depuis des années.

     

     

    Associé à la désormais célèbre chaîne de télévision qatari Bein Sport, la LFP a annoncé aux supporters de ligue 2 lors de l'exercice précédent que les matchs du vendredi s'effectueraient toujours le vendredi soir ...mais à 18h45. Une situation qui a provoqué un mouvement de contestation virulent du côté des ultras mais aussi des supporters spectateurs car mettre les rencontres à ces horaires là, c'était interdire l'accès aux stades aux personnes travaillant le vendredi soir. Après de nombreux dialogues plus ou moins efficaces entre des groupes de supporters représentant notamment le « Collectif SOS Ligue 2 » et la LFP, Frédéric Thiriez annonçait à la mi-décembre un retour à la normale et un abandon de la procédure visant à faire jouer les matchs à 18h45.

     

     

    Cependant, les groupes de supporters restent toujours hostiles à la politique de la LFP qui refuse toujours d'entrevoir l'idée même de programmer les match de Ligue 2 au samedi, revendication principale du Collectif. Pire encore, la LFP et Frédéric Thiriez ont annoncé il y a une semaine l'interdiction des banderoles SOS Ligue 2 dans les stades ainsi que les chants anti-LFP et aussi et surtout anti-Bein Sport, invitant au Boycott de la chaîne qatari. Ces chants étaient effectivement légions lors des rencontres. Ils étaient même les seuls repris à l'unisson et en force par les supporters adverses, y compris lors des derbys. Une nouvelle importante donc qui risque une nouvelle fois de créer des incidents dans les enceintes des stades avec des supporters qui voudront se faire entendre et qui n'entendent pas se laisser faire. C'est pourquoi la LFP infligera des sanctions administratives aux clubs dont les supporters ne respecteront pas les règles imposées...

     

    C'est une décision qui peut surprendre de la part de Frédéric Thiriez, lui qui se dit un amoureux du football, football qu'il présente plus comme un spectacle que comme une compétition. Il pourra dès lors de nouveau faire la comparaison entre les stades pleins de deuxième division anglaise et ceux aux deux-tiers vides du championnat de France de Ligue 2 mais il n'est, à ce jour, pas certain qu'il y trouve son compte. Alors, faire taire les groupes de supporters, encore une bonne chose pour le football français, sur le long terme ?

     

     

    MULLOIS Quentin.


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  • Après son dernier match de préparation, contre le Real Madrid d'Ancelotti et Zidane, à Gerland le 24 juillet dernier, l'Olympique Lyonnais retrouve le chemin de la compétition officielle pour le compte du troisième tour de la Ligue des Champions. Car depuis que le Portugal est passé devant la France grâce à de meilleurs résultats en coupe d'Europe, le club ayant terminé à la troisième place du championnat de France de ligue 1 doit désormais disputer un tour en plus du barrage pour pouvoir caresser du doigt les plus hautes étoiles d'Europe. C'est donc le cas de l'OL, troisième lors de l'exercice 2012/2013. En tant que tête de série, les lyonnais partent évidemment favoris. Mais contre qui ? Le tirage leur a attribué le Grasshopper-Club Zurich. Pour beaucoup de supporters français, ce club n'évoque rien. Alors à quoi faut-il s'attendre ? Quelques éléments de réponse...

     

    Fondé en 1886, le club fait ses classes en Super League Suisse – l'équivalent de la Ligue 1 – depuis 1951 sans discontinuer. Une belle performance donc quand on sait que seules dix équipes composent ce championnat. Vainqueurs à 27 reprises du championnat, les sauterelles comme on les surnomme sont donc un gros morceau du côté de l'Helvétie. Pourtant, au niveau européen, c'est le néant. Le seul exploit de ce club aura été d'atteindre les demi-finales de la coupe UEFA mais cela remonte déjà à … 1978. De même que leur dernier titre de champion de Super League remonte à 2003. Alors, déjà gagné pour l'OL ? Pas forcément. Car si le dernier titre en championnat remonte à 2003, le dernier titre toutes compétitions confondues ne remonte qu'à 2013, soit à la saison précédente, et c'était en coupe de Suisse, coupe qu'ils en outre remportée à 19 reprises depuis 1926.

     

     

     

     

    Par ailleurs, le club entraîné par Michael Skibbe n'est en rien inconnu du monde du football puisque quelques noms que nous, français, connaissons, sont passés par ce club ou y résident encore. C'est notamment le cas d'un certain Elber, joueur propre à rappeler des souvenirs aux lyonnais puisque ce dernier portait les couleurs rhodanienne lors de l'outrageante hégémonie des gones sur le territoire français. On y aura également vu un joueur comme Lichtsteiner porter les couleurs suisses. Pour les joueurs qui y évoluent actuellement, c'est plus difficile. On note cependant la présence d'un certain Grichting, ancien auxerrois et habitué des pelouses de ligue 1 et qui servira de point d'information pour les helvètes du haut de ses 34 ans. On y rencontre aussi un jeune français de 25 ans, inconnu du grand public : Anatole Ngamukol.

     

    Giovane Elber

     

    Mais en dehors de ça, c'est vrai que c'est à peu près tout. Donc l'OL est en barrages ? Pas encore. D'une parce que le match n'est pas joué et que le football n'est en rien une science exacte. De deux parce que le Grasshopper a l'habitude des match à tension. Il doit en effet partager la ville avec le FC Zurich, club davantage connu du côté de la France et avec lequel il a fallu effectuer plus de 40 derbys. Des derbys qui tournent par ailleurs à l'avantage du FC Zurich. Pas de quoi entamer la motivation du Grasshopper qui se présentera à Gerland afin de jouer le 0-0 ou plus si c'est possible afin d'envisager un match retour favorable dans leur antre de Letzigrund, poussé par son public.

     

    Si l'OL part bien évidemment favori dans cette rencontre face au Grasshopper, il faudra cependant se méfier des velléités adverses et prendre en compte l'état de forme des deux équipes. En effet, le club suisse a déjà repris le championnat depuis trois journées et présente un bilan acceptable de deux victoires pour un match nul. Mais aussi et surtout se présentera à Gerland avec un attaquant en forme : Hajrovic, auteur de quatre réalisations lors de ces trois premières journées. La prudence sera donc de mise pour une défense lyonnaise réputée friable depuis quelques mois maintenant.

     

    Loin de prendre les suisses de haut, les lyonnais se présentent ultra-favoris pour cette rencontre face à un club très peu expérimenté sur la scène européenne. Les lyonnais sortent par ailleurs d'une préparation satisfaisante, n'ayant concédé aucune défaite et sortant notamment d'une très bonne rencontre face au Real Madrid (2-2) lors de laquelle les deux hommes forts de l'OL ont trouvé le chemin des filets (Grenier et Lisandro). Nul doute que Rémi Garde comptera sur ces deux joueurs pour porter l'OL vers les barrages de la ligue des champions. Friedrich Dürrenmatt, un écrivain et supporter du Grasshopper avait déclaré : « Après une défaite du Grasshopper, je ne peux plus écrire durant une semaine ». S'il avait encore été en vie, nous n'aurions rien souhaité d'autre qu'il ne puisse plus écrire pendant plusieurs semaines.

     

    L'OL a donc rendez-vous Mardi soir devant son public pour écrire une nouvelle page de son histoire et se qualifier pour les barrages avant, pourquoi pas, d'aller jouer les phases de poules de la plus grande compétition européenne. Celle qui fait frissonner, celle qui fait vibrer, celle qui a trop manqué à Lyon la saison passée et qu'il faut désormais s'empresser d'aller retrouver. Ne serait-ce que pour le bien du football français et de son indice uefa.

     

     

    Mullois Quentin.


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